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Une femme sans secrets

Partie 1

Article par Erin Willett

Fleurs par Marc Sardi

Je sais pas trop par où commencer… Comment devrais-je me présenter et parler de la relation que j’ai avec ma sexualité, mon corps, mon rapport à l’intimité? Non, en fait, la vraie question, c’est : comment devrais-je me présenter pour garder le contrôle de la perception que vous aurez de moi? Comment présenter ces morceaux de moi pour vous montrer que je suis un être complexe; bien plus que ce que je pourrai exprimer dans ce texte.

Au lieu d’essayer de contrôler le narratif, je vais vous demander une faveur : pendant que vous lirez mes mots (ceux-ci et ceux qui viendront), gardez en tête que je suis beaucoup plus que ce que vous voyez sur la page. Gardez à l’esprit qu’alors même que j’écris ces lignes, ma relation aux sujets et aux souvenirs que j’aborde évolue et se transforme. Ne me confinez pas aux étiquettes que je me donne. J’ai besoin d’espace pour évoluer, ou je risque de me refermer.

Pouvez-vous faire ça pour moi? Est-ce je peux faire ça pour moi

Ceci dit, voici deux choses que vous pouvez considérer comme des vérités :

Quand quelqu’un me demande comment je vais, si ma réponse ne tient qu’à un mot, ça veut dire que je mens; mes émotions sont multiples, toujours. En cherchant à rassembler tout ce qui affecte et façonne ma relation à moi-même, à mon corps et à mes désirs, j’ai trouvé qu’il m’était impossible de faire entrer cet univers dans une case. À vrai dire, en m’aventurant dans ces sujets que je questionne et ressens souvent, même moi j’ai du mal à voir clair. Écrire sur un sujet comme l’intimité s’accompagne d’un cocktail d’émotions compliquées et d’un éventail d’histoires qui touchent autant au désir charnel qu’aux traumatismes de l’enfance et aux désirs inassouvis.

Voici autre chose que vous devez savoir sur moi alors qu’on s’aventure ensemble dans ce partage : j’ai dépensé une quantité terrible d’énergie à cacher des parties de moi, à avoir honte de mon corps, de ma personnalité ou même de ma profondeur émotionnelle. Mais je n’ai plus d’énergie à perdre, maintenant. J’aspire à être une femme sans honte. J’aspire à être une femme sans secrets.



Donc, avec la volonté de partager ce cocktail d’émotions sans honte et en toute transparence : allons-y.

Avec ce premier texte, je voulais vous raconter ce que j’appelle ma poursuite du plaisir de 2022. Mais comme on le sait bien, les histoires commencent souvent bien avant leur commencement…

La Covid a été une période horrible, tout le monde le sait : isolation, vulnérabilité, surexposition aux personnes avec qui l’on vit et envie désespérée d’être vue par des étrangers… la perte de soi, la thérapie, la thérapie et la thérapie, et un nombre incalculable de moments « qui suis-je? », la redécouverte continuelle de soi… Vous voyez le genre? OK, donc… En 2021, quelques mois avant notre deuxième tour de confinement, en seulement 7 jours : j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai vécu une crise à l’idée de porter un enfant et de devenir un parent, j’ai changé d’idée mille fois, puis j’ai décidé de garder l’enfant pour être finalement dévastée par une fausse couche en route vers un weekend dans un chalet avec ma famille élargie.

Cette expérience a été à tout le moins… chaotique.

Pour plein de raisons, je n’étais pas prête à avoir un enfant et franchement, je ne pouvais pas imaginer comment il allait s’intégrer à ma vie. Une grande part de moi croyait jusque là que je ne m’aventurerais jamais sur le chemin de la maternité. À cause de cette vérité, j’ai été surprise de la douleur qui a accompagné la perte du bébé. Après la fausse couche, je ne savais plus du tout ce que je voulais et j’avais soudain bien trop conscience de l’âge de mon utérus. Cette perte a donné naissance à une période de contemplation profonde du cours de ma vie et des impacts de mes décisions passées et futures. Dans les mois qui ont suivi, je me sentais comme si une carapace d’anxiété s’était installée et avait durci autour de mon utérus. J’ai essayé d’avoir de la compassion pour moi-même, en même temps que je maudissais ma libido diminuée. J’étais inquiète de perdre mon habileté naturelle à accéder à ma sensualité. J’ai essayé, de plein de manières qui auraient fonctionné dans le passé, de ranimer ma connexion à ma forme physique. J’ai essayé comme je pouvais avec le Icicles No 2 et ma pomme de douche, mais pour la majeure partie, ma psychée était prisonnière de ma tête, coincée dans mon intellect (qui n’est pas l’endroit idéal quand on cherche à jouir). Chacune de mes tentatives de renforcement positif devant le miroir faisait naître une nouvelle vague de dysmorphie corporelle accompagnée d’un cruel monologue intérieur. Mon corps était une entité distante, étrangère. Quelqu’un que j’avais cru connaître, mais dont j’ignorais tout, en fait.

Pendant les sombres mois d’hiver, j’ai confié aux personnes dont je suis proche que je me sentais brisée. Ça peut sonner un peu dramatique, mais mon identité était si liée à mon corps, à ma capacité à performer une sensualité, à performer des traits de féminité socialement acceptés. Mon deuil m’empêchait d’être intègre envers moi-même. J’étais trop blessée pour performer autre chose que ma vérité. J’avais besoin d’apprendre à me retrouver doucement, avec tendresse, sans me presser à jouir, sans la pression d’être autre chose que triste, confuse et perdue.



Pendant ces mois sombres, j’ai commencé à apprendre comment tempérer mon ardeur, à laisser mes sensations guider mon expérience et à me retrouver dans mon corps avec attention, compassion. Cette approche contraste avec d’autres chapitres de ma relation à mon corps et ma sexualité. « Intellectualisation » est un bon mot à partager quand je parle de mon passé sexuel. « Performance » en est un autre. Sans oublier « trahison de soi », malheureusement...

Bien sûr, il m’arrivait de me sentir connectée à un partenaire quand je sentais soudain que j’avais l’espace pour m’étendre, déborder… Mais cette libération, ce n’était pas une vraie chute libre. Je comprends maintenant que cette connexion que je partageais avec mes partenaires était seulement aussi profonde que ma capacité à me rencontrer moi-même. Je n’arrivais à me laisser aller qu’à l’échelle de la confiance que j’avais bâtie — avec moi-même, d’abord et avant tout. La triste vérité, c’est que j’étais seulement capable de me connecter à moi-même quand personne ne me regardait. (Ouf, ça fait mal de voir ça écrit noir sur blanc.) Tout ça, c’est un narratif que je m’efforce de réécrire — en partie grâce à ces partages avec Afterglo.

Alors que je me battais pour me reconnecter à mon corps après ma fausse couche et la Covid — après avoir aussi franchi la ligne de la mi-trentaine — quelques vérités s’imposaient à moi :

J’en avais fini avec La Performance. Je suis mauvaise actrice, de toute façon, et en sortant de ce chapitre, je n’avais plus de tout la force de faire semblant. J’avais fini de donner de l’importance à La Belle Façade. Ce que je voulais, et que j’avais tellement envie qu’on voie en moi, c’était mon désir d’une réelle, profonde connexion. Je voulais vivre sans filtre, dans toute ma complexité. Je voulais qu’on me voie le plus honnêtement possible.

Ce qui devenait très clair, c’est que la vérité émotionnelle était mon chemin vers l’expression la plus authentique de ma sexualité et sensualité. Je ne pouvais pas réfléchir à un chemin… je devais le sentir. C’est là que ma poursuite du plaisir a vraiment commencé…

C’est là aussi que je mets mon récit sur pause, pour l’instant; je retiens mon élan habituel qui me pousse à trop partager dès la première conversation.

Erin Willett

Erin croit qu’on est tous des designers et que la vie est une forme d’art. Elle voit l’expression de soi par les mots, le mouvement, le son, l’odeur et le toucher comme autant de chemins par lesquels on se soigne et se connecte aux autres. Elle n’est pas définie par son travail, mais est passionnée par sa carrière, à travers laquelle elle espère contribuer à un changement social équitable. Elle est une artiste, une féministe. Elle est émotive, intense, consciencieuse et pro-vieillissement. Elle cherche, toujours, mais n’est jamais perdue. Et, surtout, elle est une invitée sur les terres des premières nations.

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