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Dompter sa peur du VIH

Article par Sam Knottypup
Illustration par cumpug

Mon éducation à l’école secondaire remonte à la fin des années 90, au Québec. À cette époque, on y avait des cours qui répondaient à nos questionnements sur notre sexualité naissante. Un bon morceau de cette éducation était basé sur la prévention des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). Ce que j’en ai retenu, c’est qu’il fallait se protéger de plusieurs infections, mais principalement de l’horrible VIH qui était incurable et qui pouvait engendrer le SIDA et la mort. J’ai grandi en intériorisant cette peur.

Les années ont passé. La science médicale a avancé. Mais comme plusieurs, je n’ai pas poursuivi mes études en santé ou en sexologie. Alors, je suis resté avec les informations de l’école secondaire.

À mes yeux, avoir une relation non-protégée était une porte d’entrée vers un risque d’attraper le VIH et d’autres ITSS. C’est le cas.

À mes yeux, avoir une relation non-protégée avec une personne porteuse du VIH, c’était littéralement consentir à être infecté par le virus. Ça a pu être vrai. Maintenant, c’est bien différent.

J’ai éventuellement pris connaissance des nouvelles options pour prévenir l’infection au VIH, mais il m’a fallu beaucoup de temps et de discussions pour réaliser qu’une des meilleures façons de diminuer le risque d’être infecté par le VIH… était d’avoir des relations sexuelles, même non protégées, avec une personne séropositive indétectable!

Charge virale et autre jargon


Avant d’aller plus loin, je dois insister que cet article n’est pas un plaidoyer pour avoir des relations sexuelles non protégées. Plusieurs infections, même celles qui se traitent, développent des résistances aux traitements actuels à force de muter via une transmission répétée, entre autres. Sans traitement adéquat et à temps, certaines ITSS ont aussi des conséquences importantes sur la santé. Je tiens principalement ici à déconstruire les discriminations non justifiées que reçoivent à ce jour les personnes vivant avec le VIH.

En tant que personne séronégative, j’ai longtemps eu peur d’avoir des relations sexuelles, protégées ou non protégées, avec une personne vivant avec le VIH.

Puis, j’ai compris le concept de la charge virale.

En effet, il est désormais bien établi que les traitements contre le VIH permettent non seulement d’améliorer la santé des personnes infectées, mais qu’ils permettent aussi de réduire la quantité de virus (charge virale) présente dans le corps au point de la rendre indétectable. « Les données probantes indiquent que les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement, qui reçoivent des soins réguliers et qui maintiennent une charge virale indétectable ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires sexuels.» [1]

C’est ce qui explique pourquoi, une fois que je me suis assuré que la personne vivant avec le VIH a une charge virale indétectable, je prends ma décision d’avoir une relation sexuelle, protégée ou non, uniquement sur la base des risques de transmission des autres ITSS, mais pas le VIH.

En fait, nous devons même considérer désormais qu’il est moins risqué d’être infecté par le VIH en ayant du sexe non protégé avec une personne séropositive à charge virale indétectable qu’avec une personne qui se dit séronégative et qui néglige de faire ses dépistages d’ITSS.

Les personnes infectées par le VIH le sont souvent par le biais de personnes qui ignorent encore qu’elles sont porteuses du virus. Raison pour laquelle avoir du sexe avec une personne qui connait sa séropositivité et qui maintient une charge virale indétectable est non seulement sécuritaire, mais il s’agit littéralement d’un moyen de diminuer les risques de contracter le VIH.

Des options accessibles pour tout le monde


Bien sûr, ce que j’évoque ci-dessus est vrai dans la mesure où la personne vivant avec le VIH suit son traitement de la manière indiquée. La discussion et la confiance sont toujours les plus grandes clés de sécurité dans toute relation.

L’évolution des médicaments a aussi permis de ne plus déposer sur la personne qui vit avec le VIH la pleine responsabilité de la transmission de la maladie.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est une médication préventive, prise avant la relation sexuelle, qui est disponible dans les cliniques de santé sexuelle et qui réduit grandement le risque d’être infecté lors de relations sexuelles non protégées avec des partenaires se disant, de bonne foi, séronégatifs. [2] Souvenons-nous que ce sont avec ces personnes qu’il y a un plus grand risque d’infection au virus et non pas avec les personnes qui suivent un traitement anti-VIH.

Un autre atout dans l’arsenal médical c’est la prophylaxie post-exposition (PEP) qui est prise après la relation sexuelle qu’on soupçonne à risque, mais dans les 72 heures maximum qui la suivent.

Ces médicaments doivent être considérés comme des moyens préventifs, mais ils ne remplacent pas la protection par préservatif, car elles n’ont un effet que sur l’infection potentielle au VIH. C’est tout de même bien de savoir que ces options existent.

Un monde rempli de stigmas du passé


J’ai un partenaire sexuel régulier qui vit avec le VIH et, même si je suis séronégatif, j’ai pris la décision d’avoir des relations sexuelles non protégées avec lui.

Il m’a souvent partagé qu’il est encore victime de préjugés en lien avec sa condition. Ces préjugés sont nourris par la peur, l’histoire du VIH/SIDA, et l’ignorance des avancées médicales.

La bonne question à poser à un.e partenaire sexuel.le qui vit avec le VIH est donc : «Quelle est ta charge virale»? En posant cette question, nous indiquons à la personne que nous sommes au courant des stigmas associés au fait d’être séropositif, tout en recueillant la réponse à la question qui compte vraiment pour prendre une décision éclairée par rapport à sa propre santé sexuelle.

Cessons de nous méfier des personnes qui vivent avec le VIH. Les réflexes de protection que nous activons avec une personne séropositive devraient plutôt s’activer devant une personne qui se déclare séronégative, car, aujourd’hui, le VIH se transmet régulièrement par cette voie.

Prenons nos propres responsabilités par rapport à notre santé sexuelle en utilisant au besoin les médications préventives désormais accessibles.

Et finalement, ai-je besoin d’ajouter que tout ce qui précède est valide peu importe ton sexe, ton genre ou ton orientation sexuelle? Nous entendons trop souvent encore que la PrEP est un médicament pour les gays. Pendant ce temps, l’infection au VIH remonte dans le monde hétérosexuel. Au Québec, depuis 10 ans, les diagnostics sont à la baisse chez les hommes gays, alors qu’ils sont en hausse pour les hommes hétérosexuels. [3] Ne joue pas au fin-finaud avec le virus…

Et peu importe ta charge virale, profite bien de la vie!







[1] https://www.catie.ca/fr/le-traitement-du-vih-et-la-charge-virale-indetectable-pour-prevenir-la-transmission-du-vih
[2] https://www.rezosante.org/ta-sexualite/prevention/prep/
[3] https://www.ledevoir.com/societe/676170/plus-de-nouveaux-diagnostics-de-vih-chez-les-heterosexuels-que-chez-les-homosexuels-au-royaume-uni

Sam Knottypup

Actif dans la communauté puppy de Montréal depuis 2016 sous le pseudonyme de Pup Knotty, Sam met à profit ses connaissances politiques et cinématographiques au profit des luttes sur la diversité corporelle, sexuelle et de genre. En 2019, il contribue aux débats contre les politiques d’acceptabilité imposées aux communautés LGBTQIA2S+ alors que la photo d’une jeune fille le flattant en puppy devient virale sur les réseaux sociaux. Dès lors, il participe à plusieurs initiatives médiatiques canadiennes pour démystifier et humaniser les pratiques fétichistes.

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